Aliko Dangote
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Originaire du Nigeria, réputé pour sa discrétion, Aliko Dangote, né en 1957, est considéré comme l'homme le plus riche d'Afrique. La valorisation de ses parts dans ses quatre sociétés cotées en bourse s'élève à plus de 13,8 milliards de dollars, selon le classement 2011 des plus grosses fortunes du monde du magazine Forbes 1.
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Richesse[modifier]
Juillet 2007 : Aliko Dangote, un homme d’affaires nigérian peu connu en dehors du Nigeria, s’exprime, et déclare qu’il est "bien, bien plus riche qu’Oprah Winfrey". Forbes a en effet établi la fortune de la célèbre animatrice afro-américaine à 1,5 milliard de dollars, ce qui ferait de cette dernière la "Noire la plus riche du monde".
Au premier semestre 2007, Dangote a introduit deux de ses treize sociétés sur le NSE (Nigerian Stock Exchange, la bourse nigériane) et la valeur de ses parts dans celles-ci a été estimée par les analystes à 10 milliards de dollars ! L’une des deux sociétés cotées, Dangote Sugar Refinery est devenue la plus grosse capitalisation boursière du Nigeria. La valorisation de ses participations place directement Dangote parmi les hommes les plus riches d’Afrique, sachant que 11 de ses sociétés demeurent non cotées en bourse...
A 50 ans, Dangote demeure un quasi-inconnu sur la scène continentale, et sur la scène internationale. Il est pourtant présent dans tous les pans de l’économie du Nigeria. Il domine en effet les marchés du sucre, du ciment, du riz, des pâtes alimentaires, du textile, du sel, et est fortement présent dans l’industrie des transports (il est notamment co-propriétaire d’une compagnie aérienne), du pétrole et du gaz.
Jeunesse[modifier]
L’entrée de Dangote dans le monde des affaires remonte à ses 20 ans, en 1977. Selon ses dires, il a obtenu de son grand-père maternel, patriarche d’une famille qui avait beaucoup de succès dans le monde des affaires, les Dantata, un prêt de 500 000 nairas. Son grand-père lui avait également acheté trois camions de 10t, qui travaillaient, et dont le grand-père conservait les revenus qu'il lui donna gratuitement. Dangote se retrouva avec environ 127 000 nairas pour lui, et son grand-père lui fit une lettre lui permettant d’obtenir un prêt de 500 000 nairas sans intérêt (grosse somme d'argent à l'époque, avec laquelle on pouvait acheter 10 mercedes), remboursable sur deux ans.
Du fait de la rareté du ciment à cette époque, les clients payaient plusieurs mois à l'avance. Avec un camion de ciment, on pouvait gagner 1400 nairas par jour, et Dangote en avait quatre. Il se retrouva donc rapidement en mesure de rembourser le prêt.
Route vers le succès[modifier]
Ayant gagné beaucoup d’argent, Dangote n'avait pas d’idées arrêtées sur d’autres secteurs dans lesquels il pouvait travailler. Son arrivée en 1980 à Lagos changea le cours de son destin : "j’ai découvert à Lagos où je pouvais rencontrer les personnes qui accordaient des licences d’import-export". Kano, la base d’où sa famille déploie ses activités est une des plus grandes plaques tournantes du commerce en Afrique de l’Ouest, mais n’offre pas les opportunités de Lagos, à l’époque la capitale, qui compte déjà plusieurs millions d’habitants.
A partir de là, Dangote rembourse son oncle en trois mois, "car il n’avait plus besoin de son argent". Il lui demande l’autorisation de "monter" à Lagos créer ses propres affaires, car il a le sentiment qu'être membre d’une grande famille constitue un handicap pour développer des affaires.
Peu après son arrivée à Lagos, les militaires prennent le pouvoir et mettent en prison tous les hommes d’affaires importants de la ville, les accusant d’être corrompus. C’est la chance d’une vie pour Dangote qui a l’occasion de s’implanter sur des marchés laissés vacants par les hommes d’affaires emprisonnés. Il se lance dans le sucre et fait une percée dans l’importation de riz. Il investit dans une banque, qui fait faillite, ce qui lui sert de leçon et le pousse à se limiter à des secteurs d’activité qu’il connaît.
Pour Dangote, ses décisions d’investissements sages et prudentes, ainsi que le réinvestissement de ses profits au Nigeria font partie des raisons qui expliquent que ses affaires aient pris de l’ampleur. L’entrée dans le monde de l’industrie a également contribué à sa fortune. Lors d’un voyage au Brésil à la fin des années 1980, il a l’occasion de visiter quelques entreprises et est impressionné par les usines qu’il voit. "Je pensais que le Brésil et le Nigeria se situaient à peu près au même niveau, parce qu’à cette époque on entendait dire que le Brésil était une nation très endettée. Mais quand j’y suis allé, j’ai découvert une industrialisation massive. Incroyable. J’ai commencé à réfléchir en me disant ‘comment se fait-il qu’il y ait un tel développement de l’industrie au Brésil et pas au Nigeria. A mon retour, j’ai décidé de me lancer dans l’industrie.’"
Dangote choisit de commencer sur des marchés qu’il connaît déjà. Il construit ainsi une raffinerie de sucre, un marché qu’il domine, puis se met à fabriquer des emballages pour les pâtes alimentaires, dont il est l’un des importateurs. Aujourd’hui, il possède une des plus grandes usines de production de ciment de tout le continent africain. Et ses projets d’investissement atteignent 10 milliards de dollars (ils comprennent notamment la construction d’une raffinerie de pétrole d’une capacité de 300 000 barils par jour, une station électrique d’une capacité de 5000 mégawatts).
Controverses politiques[modifier]
S’il n’est pas intéressé par la politique, Aliko Dangote y a néanmoins ses entrées au plus haut niveau. Comme Lakshmi Mittal en Angleterre, qui avait créé la polémique en faisant un don financier au parti de Tony Blair, Dangote a financé le parti d’Olusegun Obasanjo en 2003 (200 millions de nairas soit 1,16 million d'euros), et le projet de bibliothèque présidentielle.
Plus récemment, c’est le rachat de trois des quatre principales raffineries du pays, soupçonnées d’avoir été bradées par le pouvoir sortant qui a créé une polémique. Dangote et son ami Femi Odotela, avaient versé 721 millions de dollars pour les trois raffineries, mais se sont finalement retirés de la transaction. Selon les détracteurs de cette privatisation, l’attribution effectuée lorsque Obasanjo était encore au pouvoir, n’avait pas suivi un processus normal.
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